Intervention le jeudi 9 janvier 2014 dans l'émission « La Grande Table » animée par Caroline Broué sur France-Culture : Ecoutez (durée : 34 minutes).
La société contemporaine apparaît dominée par ce que Marx a appelé le « fétichisme de la marchandise ». Mais on y observe aussi une montée du narcissisme au sens de Freud. La négation de la réalité extérieur et la montée en puissance de la société marchande sont les deux volets de l'analyse sociologique et psychologique que propose Anselm Jappe pour comprendre notre monde contemporain.
Philosophe, Anselm Jappe, en tant qu' « invité extérieur » à l'institution, dirige un séminaire public sur le courant de la « critique de la valeur » (wertkritik) à l'EHESS, sur le thème « Société marchande et narcissisme » (voir programme 2013-2014). Il est l'auteur d'un ouvrage remarqué sur « Guy Debord » (1992), et de « Les Aventures de la marchandise, pour une nouvelle critique de la valeur » (Denoël, 2003). Il a récemment publié « Crédit à mort : la décomposition du capitalisme et ses critiques » (Éditions Lignes, 2011).
Citations d'Anselm JAPPE :
« Dans la critique de la valeur, nous tentons de montrer que c’est l’envolée de la finance qui essaye d’animer ce qui est déjà un cadavre, le système capitaliste. »
« Le fétichisme, c’est le fait d’être esclave de la valorisation au mépris du contenu, c’est une logique structurelle. »
« La théorie ne peut pas être la servante d’une pratique immédiate, sinon la critique radicale est impossible. »
« Il faut aussi sortir des structures psychologiques qui guident notre adhésion au déroulement du capitalisme. Il ne suffit pas de changer le programme économique, c’est un changement de civilisation qu’il faut parvenir à imaginer. »
D'autres textes sur ce site sur le même thème de la crise du capitalisme du point de vue de la « critique de la valeur » (wertkritik) :
- Tous contre la finance ? (Anselm Jappe)
- Crédit à mort (Anselm Jappe).
- C'est la faute à qui ? (Anselm Jappe)
- Essai d'une (auto)critique de la gauche politique, économique et alternative (Johannes Vogele)
- Crash Course. Pourquoi l'effondrement de la bulle financière n'est pas la faute de " banquiers cupides " et pourquoi il ne peut y avoir un retour à un capitalisme social d'assistance (par le groupe Krisis, 2008).
- Le spéculateur déchaîné. Taxe Tobin et nationalisme keynésien, une mixture indigeste. Pour l'abolition du salariat (par Ernst Lohoff du groupe Krisis)
- La " crise financière " est une crise du mode de production capitaliste (résumé des thèses de Norbert Trenkle du groupe Krisis)
- Crise financière : mode d'emploi (par Denis Baba)
- Pourquoi la crise s'aggrave : la croissance ne crée pas de la richesse mais de la pauvreté (par Gérard Briche)
- Le " retour de l'Etat " comme administrateur de la crise (par Norbert Trenkle 2009)
- Le dernier stade du capitalisme d'Etat (par Robert Kurz, 2008)
- Le vilain spéculateur (par Robert Kurz, 2003)
D'autres textes sur les tenants et aboutissants de base de la « wertkritik » :
- Qu'est-ce que la valeur ? De l'essence du capitalisme. Une introduction (Christian Höner)
- Qu'est-ce que la valeur ? Qu'en est-il de sa crise ? (Norbert Trenkle)
- Quelle valeur a le travail ? (Moishe Postone)
- Repenser la théorie critique du capitalisme (Moishe Postone)
- Quelques bonnes raisons de se libérer du travail (Anselm Jappe)
- Domination de la marchandise dans les sociétés contemporaines (Gérard Briche)
- La Société sans qualités. Introduction à la wertkritik (Corentin Oiseau)
- Le principe de l'économie est-il de donner du travail ? (Clément Homs)
- Manifeste contre le travail (Groupe allemand Krisis)
Que faire ?
- Le seul critère de l'émancipation humain, par Palim Psao.
- Critères du dépassement du capitalisme, par Robert Kurz.
- Contre le mythe autogestionnaire (brochure).
- Aliénation et besoins : Perspectives pour une émancipation humaine, par Gérard Briche.
- Par-delà nature et culture, au-delà de l'économie : Jean Baudrillard et la naissance idéologique des besoins, par Palim Psao.
Bibliographie pour aller plus loin autour de la « critique de la valeur » présente :