Les éditions Pire Fiction ont publié trois brochures intéressantes sur la critique de la dissociation-valeur (" wert-aspaltungkritik "). Elles sont toutes illustrées par une gravure sur bois inédite faite par un artiste. Ces brochures ne se trouvent pas dans les librairies à moins qu'elles y aient été déposées. On pourra les commander directement à partir du site internet de Pire Fiction :
- Le texte de Norbert Trenkle du groupe allemand Krisis, intitulé " Critique du travail et émancipation sociale : Répliques aux critiques du Manifeste contre le travail ". Ce texte très important qui date de 2003, répond à différentes recensions françaises et italiennes du " Manifeste du travail " dont Trenkle, avec Lohoff et Kurz, est un des auteurs. Il réplique notamment aux critiques et point par point à chacun des arguments de l'anarchiste Charles Reeve qui avait écrit un article dans " Le Monde Libertaire ", de Santini et de Jaime Semprun de l'Encyclopédie des Nuisances adepte du seul concept de " société industrielle ". Il a été édité chez Pire Fiction en 2006.
- Gérard Briche, dans " Domination de la marchandise dans les sociétés contemporaines ", revient sur la présentation de l'argumentation et les différentes thématiques de la critique de la dissociation-valeur.
Extrait :
Comprendre ce que c'est que la marchandise, c'est comprendre que le monde de la marchandise, ce n'est pas seulement un monde régi par un conflit – conflit entre les forts et les faibles, entre les riches et les pauvres, entre les capitalistes et les prolétaires – , un conflit qui d'ailleurs n'est pas ce qu'il semble être à première vue, car il a lieu dans un monde enchanté [2]. Un monde enchanté où ce qui semble évident et naturel ne nous semble ainsi que parce que depuis des dizaines d'années on nous le répète – comme si un mensonge répété finissait par devenir une vérité. Si l'on demande ce qu'est une marchandise, on obtient comme réponse que c'est un bien ou un service que l'on peut acheter, que l'on peut vendre. Et que la somme d'argent que l'on doit donner pour l'obtenir, ou que l'on obtient en réalisant la vente, est fonction du marché. On obtient comme réponse que les hommes consomment les marchandises pour satisfaire des besoins. Ces besoins peuvent être réels ou imaginaires [3], mais la diversité des marchandises mises à la disposition des consommateurs, et l'enthousiasme des hommes pour les acquérir, est un indice du degré de liberté et de bonheur.
- Ronaldo Rogiéro, " Cordel de la fin du travail. La mort du capitalisme ". Sur une orientation technique du poète Rouxinol Do Rinaré . Texte déclamé lors d'une rencontre de Critica Radical le 22 mars 2003 à l'institut philosophique de Praxis, rua Padre Mororo, 952 centre à Fortaleza (Brésil). Toutefois ce cordel développe cette idée qu'il faut libérer le travail grâce à l'automation. Les machines travailleront à notre place, une société sans travail, développera l'oisiveté. Il faut tout de même bien faire remarquer que ce point de vue, n'a aucun lien logique (interne) à la critique de la dissociation-valeur. Et des " amis de la critique de la valeur " ne partagent pas du tout ce point de vue. L'abolition de la société marchande va de pair avec la sortie de l'industrie.
Extrait :
Toutes les religions
ont leur sorte de paradis
Dans aucun d'eux néanmoins
Travailler n'est nécessaire
Dans tous ces exemples
Le repos et le plaisir viennent
A la suite du jugement.