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Le dernier numéro de  « La Revue des Livres » que l'on retrouve en kiosque (n°9, janvier 2013), publie un long article d'Anselm Jappe faisant la recension de deux ouvrages de Robert Kurz (1943-2012), le principal fondateur de la critique de la dissociation-valeur (courant qu'il a appelé aussi la « critique de la valeur »).

 

L'article recense :

 

- L'ouvrage « Vies et mort du capitalisme. Chroniques de la crise » (paru chez Lignes en 2011).


- L'ouvrage « Geld ohne Wert. Grundrisse zu einer transformation der kritik der politischen ökonomie » [Argent sans valeur. Fondements pour une transformation de la critique de l'économie politique] (Horlemann, 2012)

 

 

Un extrait :

 

 

 Robert Kurz, le théoricien principal de la « critique de la valeur », est mort le 18 juillet 2012 à Nuremberg (Allemagne), des suites d’une erreur médicale. Il avait 68 ans. Cette mort prématurée interrompt un travail immense mené depuis 25 ans, dont le public français a commencé à peine à prendre acte. Né en 1943 à Nuremberg, où il a passé toute sa vie, Kurz participe à la « révolte des étudiants » en 1968 en Allemagne et aux discussions intenses à l’intérieur de la « Nouvelle gauche ». Après une adhésion très brève au marxisme-léninisme, et sans adhérer aux « Verts » qui à ce moment-là effectuaient leur mue « réaliste » en Allemagne, il fonde en 1987 la revue  « Marxistische Kritik », rebaptisée  « Krisis » après quelques années. La relecture de Marx proposée par Kurz et ses premiers compagnons de lutte (parmi lesquels Roswitha Scholz, Peter Klein, Ernst Lohoff et Norbert Trenkle) ne leur créait pas que des amis dans la gauche radicale. Celle-ci y voyait bousculés un après l’autre ses dogmes, tels que la « lutte des classes » et le « travail », au nom d’une mise en question des fondements mêmes de la société capitaliste : valeur marchande et travail abstrait, argent et marchandise, État et nation. Kurz, auteur prolifique et doté d’une belle plume vigoureuse, souvent polémique, atteignit un public plus vaste avec son livre  « L’Effondrement de la modernisation » (1991) qui affirmait, au moment même du « triomphe occidental » consécutif à la fin de l’URSS, que les jours de la société marchande mondiale étaient comptés et que la fin du « socialisme réel » en était seulement une étape. Contributeur régulier à des journaux importants, notamment au Brésil, conférencier remarquable, Kurz choisit cependant de rester en dehors des Universités et des autres institutions du savoir, en vivant grâce à un travail prolétaire - à savoir en empaquetant de nuit des exemplaires du journal local. La douzaine de livres et les centaines d’articles qu’il a publiés se situent, grosso modo, sur deux niveaux : d’un côté, une élaboration théorique de fond, menée surtout au travers des longs essais parus dans « Krisis » et  « Exit ! » (fondée en 2004 après la séparation avec Krisis). De l’autre côté, un commentaire continuel de l’approfondissement de la crise du capitalisme et une investigation de son passé – notamment à travers sa grande histoire du capitalisme « Le Livre noir du capitalisme » (1999), qui fut, en dépit de ses 850 pages, un best-seller en Allemagne, mais aussi dans « La Guerre pour l’ordre mondial » (2003), « Le Capital-monde » (2005) et dans ses articles de presse.

 


 

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Tag(s) : #Sur Robert Kurz
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