Voici au moins un livre dont on ne risque pas d'entendre parler dans la version papier du journal Libération, comme dans sa version « plateau télé, studio radio, newsroom digital, restaurant, bar, incubateur de start-up ». Tom Thomas, théoricien marxiste hétérodoxe assez prolixe ces dernières années, vient de sortir un nouveau livre très recommandable, « La montée des extrêmes. De la crise économique à la crise politique » (éditions Jubarte, novembre 2013, 83 pages). Si par certains aspects on reste dans le marxisme traditionnel (on retrouve toujours une critique du point de vue du prolétariat-Sujet révolutionnaire, etc.), il est en France un des rares auteurs à contre-courant, intéressant à lire et surtout avec qui discuter (voir son site : http://www.demystification.fr/ où l'on trouvera plusieurs extraits de ces ouvrages dans la partie blog).
Dans ce dernier ouvrage, à partir d'une analyse de ce que les partis de gouvernement et les médias appelent « les extrêmes » ou « les populismes » et d’un rappel de sa propre théorie de la crise (qu’il a développé dans « La crise. Laquelle ? et après ? », Contradictions, 2009 ; « La crise chronique ou le stade sénile du capitalisme », Contradictions, 2004), il entend expliquer pourquoi selon lui la crise de la valorisation s’exprime nécessairement en France dans une montée du Front National et du Front de Gauche, comme deux expressions siamoise et immanente au cadre des formes sociales capitalistes, du fétichisme de la marchandise-fétichisme de l’Etat. T. Thomas a par ailleurs développé dans « Etatisme ou libéralisme ? C’est toujours le capitalisme » (contradictions, 2011), sa théorie de l’Etat contemporain, du fétichisme de l’Etat, etc.
Un auteur discutable mais aujourd'hui incontournable pour celles et ceux qui veulent faire « tabula rasa » de la forme de vie capitaliste, à coups de pelle mécanique.
Palim Psao
QUATRIEME DE COUVERTURE
L’Europe subit une crise majeure, dont les caractéristiques font encore l’objet des discussions d’une grande partie de la gauche européenne. Crise économique, politique, crise du modèle politique et alors crise de représentation politique qui révèle la problématique (depuis longtemps oubliée) du pouvoir. Le livre du Tom Thomas met l’accent sur la critique de deux stratégies politiques bien différentes mais très dévastatrices pour les peuples de l’Europe. La critique qui fait Tom Thomas tantôt à la droite nationaliste tantôt à la gauche rattachée aux institutions étatiques, révèle le problème d’une action autonome des mouvements dans une Europe qui change.
Tom Thomas poursuit dans cet ouvrage un travail de longue haleine, témoignant de la vigueur et de l’actualité d’un marxisme critique, au service de la construction d’un nouveau mouvement révolutionnaire, débarrassé de l’idéologie bourgeoise dont est imbibé « le vieux mouvement ouvrier ».
SOMMAIRE de l'ouvrage :
- Introduction : A propos du « populisme »
- - Thèses sur la situation contemporaine
- - Capitalisme et totalitarisme
- - La droite extrême et la crise
- - La gauche extrême et la crise
- - Crise politique ou révolution politique ? : renforcer ou abolir l’Etat bourgeois
L'ouvrage ne peut être commandé qu’auprès de la librairie du Point du Jour (58 rue Gay Lussac, Paris 75005, tel : 01 43 26 20 17 librairie-lpj@wanadoo.fr), au prix de 6 euros. Les commandes peuvent être envoyées par voie postale.
QUATRIEME DE COUVERTURE DE L'OUVRAGE : ETATISME CONTRE LIBERALISME ? C'EST TOUJOURS LE CAPITALISME
Nombreux sont ceux qui ont prétendu que la cause de la crise actuelle est le libéralisme. Il est naturel alors qu'ils lui opposent l'étatisation accrue de la société. T. Thomas, dans la continuité de ses ouvrages antérieurs qui, à contre courant et depuis plus de dix ans déjà, expliquent cette crise comme celle du système capitaliste et non pas de sa seule forme libérale et financière, démontre ici que l'alternative libéralisme/étatisme qui est aujourd'hui au centre du débat droite/gauche, c'est toujours le capitalisme, donc c'est toujours la crise allant s'aggravant. Il le fait en rappelant avec vigueur et clarté ce qu'est l'État actuel. C'est bien en effet en sachant ce qu'il est qu'on peut savoir ce qu'il peut faire, ou pas. Et il en résulte pour l'auteur que la seule chose que cet Etat puisse faire, de par sa nature, c'est de tout faire, jusqu'au pire pour le peuple, pour assurer les conditions de la reproduction de la société capitaliste.
Mais T Thomas, allant plus loin, montre, à travers l'explication de ce qu'il appelle « le fétichisme de l'État », pourquoi le peuple, dans sa majorité, est encore lui-même subjugué par l'idéologie étatiste qui lui fait croire qu'un simple changement du personnel dirigeant pourrait résoudre à son avantage cette crise du capitalisme. Enfin, il fait ressortir de l'ensemble de ces analyses que le combat contre l'étatisme est une nécessité primordiale, vitale, dans la situation actuelle du capitalisme à son âge sénile. Faute de quoi l'étatisme, en se renforçant, conduirait à une sorte de néofascisme.
Editions Contradictions / ISBN 2-8709-071-6 / 4eme trimestre 2011, 120 p., 10 Euros
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
CHAPITRE 1. NAISSANCE ET ESSENCE DE L’ETAT
CHAPITRE 2. VERS L’ETAT MODERNE
2.1 L’Etat accoucheur du capital
2.2 Etatisme croissant
CHAPITRE 3. L’ETAT CONTEMPORAIN
3.1 L’Etat et l’aide sociale
3.2 Etat et capital
3.3 Etat et démocratie
3.4 Tendance de l’Etat contemporain au totalitarisme
CHAPITRE 4. LE FETICHISME DE L’ETAT
4.1 Bases idéologiques du fétichisme
4.2 Bases matérielles du fétichisme
4.3 Puissance et impuissance de l’Etat
4.3.1 Réglementer et soumettre le capital financier
4.3.2 Le protectionnisme
4.3.3 Partager les richesses, relancer la production par la consommation
CHAPITRE 5. COMBATTRE L’ETATISME
5.1 Etatisme ou libéralisme, c’est toujours le capitalisme
5.2 L’Etat comme ennemi