Parution de ce volume collectif aux éditions Van Dieren.
Résumé
Contributions à un colloque de 2007 sur la pensée et la pratique de Guy Debord, sur la conception situationniste du détournement, les moyens de la lutte politique, l'art, etc. On retrouvera dans ce volume des articles très intéressants, de Helga Finter, de Yan Ciret, de Jörn Etzold (notamment sur le temps irréversible et homogène, décrit par Marx, Benjamin et Debord), un article d'Anselm Jappe sur le rapport de Debord à la philosophie allemande (en particulier à Hannah Arendt), de Gérard Briche, une version nouvelle de Le spectacle comme illusion et réalité. Etc., etc.
Quatrième de couverture
Aujourd'hui où le spectacle envahit toutes les dimensions de notre vie, nous avons plus que jamais besoin d'une critique de l'aliénation spectaculaire : pour que les utopies de demain puissent survivre à leur propre mise en images. Cette critique a été amorcée par Guy Debord (1931-1994), le principal théoricien de l'Internationale Situationniste. Si sa pensée a gardé toute sa pertinence, c'est parce que le projet d'émancipation qui l'anime est porté par une critique radicale des moyens destinés à le mettre en oeuvre. Tant il est vrai qu'on ne peut «combattre l'aliénation sous des formes aliénées». C'est bien là le sens du détournement, ou de la pratique situationniste de la dérive : abolir la séparation sans la renforcer, en y circulant comme en contrebande pour mieux tisser d'autres rapports entre les hommes. Les contributions au présent volume entendent explorer les différents chemins empruntés par la théorie et la pratique debordienne du détournement. Au niveau du sujet et de sa mise en scène tout d'abord, une scène qu'il doit détourner en organisant sa propre invisibilité. Au niveau politique ensuite, parce que le devenir du sujet est inséparable de sa lutte contre une organisation sociale qui entend le réduire à ses produits séparés. Au niveau esthétique enfin, puisque cette séparation marchande s'incarne dans les reflets sensibles livrés à notre contemplation aliénée. En 1966-67, l'Internationale Situationniste s'était fait connaître lors des «événements de Strasbourg», qui apparaissent aujourd'hui comme une « répétition générale » de Mai 68. Au début de l'année 2007, à l'occasion des 40 ans de ces événements, s'est tenu dans cette ville à l'initiative de Jacob Rogozinski et du Parlement des philosophes le premier colloque international consacré à Guy Debord. Les textes rassemblés ici sont issus de ces journées d'étude et de débat.
D'autres textes sur Guy Debord et la critique de la valeur :
- Article wikipedia sur le concept de spectacle (article très bien pour aborder ce que relève ce concept de spectacle - qui n'a rien à voir avec une simple manipulation par les médias ou le culte des apparences...).
- Guy Debord et le concept de spectacle : sens et contre sens, par Gérard Briche.
- De la différence entre la critique du capitalisme moderne de Debord et celle de Moishe Postone : ou les limites de la critique de Guy Debord, par Michel Prigent (du groupe Principia Dialectica).
- L'origine de l'homme est devant nous, par Gérard Briche (colloque Fétichisme et émancipation sociale, Brésil, 2008).
- Le livre d'Anselm Jappe, " Guy Debord " (Denoel, 2001) montre de manière précise et érudite, comment on ne peut comprendre la conceptualisation du terme de " Spectacle " chez Debord qu'au travers de la filiation de Debord à la redécouverte de la thématique du fétichisme de la marchandise dans le marxisme hétérodoxe.