Le journaliste ellulien, Jean-Luc Porquet vient de faire paraître une édition du programme du Conseil National de la Résistance (C.N.R.) adopté le 15 mars 1944 par les chefs de la Résistance, des gaullistes aux communistes. Son titre - " Les jours heureux " - est symptomatique de cette nostalgie qu'ont les altermondialistes et une partie de la gauche en général pour le capitalisme de l'Etat-Providence des Trente Glorieuses, ce capitalisme qu'Horkheimer avait qualifié de " capitalisme d'organisation " (cf. L'éclipse de la raison) pensant de manière erronée qu'on en avait fini avec le capitalisme et que l'on était sorti de ses contradictions par le haut [1]. Ce ne sont d'ailleurs pas seulement les altermondialistes qui sont nostalgiques aujourd'hui de cet " âge d'or ", cela traverse aussi toute la société française, il suffit de voir combien la figure du Général de Gaulle est aujourd'hui consensuelle chez les Français : voilà dans la crise actuelle, une figure qui ras sure, qui symbolise le volontarisme politique et la grandeur passée de la France. Et pourtant à l'époque, De Gaulle était le mal aimé des Français, sa mise au placard après la Seconde Guerre mondiale jusqu'en 1958, la révolte de la jeunesse contre lui en 1968 et le désaveu des Français sur le referendum de 1969. Aujourd'hui encore, les psychologues et inspecteurs du travail qui se sont succédés au jeu de la chaise musicale médiatique ces derniers mois en expliquant que l'organisation post-fordiste du travail depuis les années 1980 était la cause de la souffrance et des suicides au tr avail (l'organisation du travail étant source de domination mais en rien le travail pourtant principe social médiatisant - abstrait - et coercitif en lui-même dont l'organisation du travail est une de ses formes dérivées et empiriques), ont fait en creux l'éloge nostalgique de l'organisation du travail de ces mêmes années. Ainsi d'Alain Supiot qui récemment a fait lui aussi l'élo ge de la " déclaration de Philadelphie " de 1944, espérant une meilleure répartition des tâches et des revenus en rêvant d'une démocratie économique où les humains ne soient pas ramenés à des choses quantifiées par le capitalisme qui nous considère comme des ressources pour la valorisation, comme Staline parlait de " capital humain " ou Hitler de " matériel humain ". Et pourtant ce bon temps de l'organisati on du travail était aussi dénoncé par ceux qui écrivaient sur leurs affiches " A bas les cadences infernales " [2].
Le 16 mai 2010, sur le plateau des Gli ères, grand lieu de la Résistance en Haute-Savoie, un rassemblement de gauche a même eu lieu sous la bannière " Résistants d'hier et d'aujourd'hui ", manifestant contre la démolition du programme du CNR, avec Raymond Aubrac et Stéphane Hessel. Devant les temps durs du libéralisme économique que même la crise globale depuis 2007 n'a pas pu remettre en cause alors qu'elle semblait donner raison à la dé nonciation du capital financier, le seul rêve et le seul projet politique de la gauche (réformiste et dite " révolutionnaire ") est de faire l'éloge du capitalisme à Papa des années 1944-1970, capitalisme redistributif et protecteur tellement aimé par la jeunesse mondiale qu'il a vu une formidable opposition contre lui en 1968. Car voilà a quoi aboutissait la " véritable démocratie économique et sociale " (J-L Porquet) installée par le CNR : grâce à la sécurité sociale, les retraites par répartition, les droits des travailleurs dans l'entreprise... c'était le compromis fordiste intégrant les travailleurs dans la consommation pour tous et la culture de masse marchandisée (cf. Christopher Lasch, Culture de masse ou culture populaire). Les fameux " acquis sociaux " étaient d'abord des compensations pour l'installation dans nos vies de la domination capitaliste à tous les étages, c'est-à-dire la séparation réifiante dans nos vies et nos activités d'individus vivants d'une puissance de travail dégagée et construite en elle-même par le rapport social capitaliste qui en avait bien besoin pour faire surgir la valeur et la survaleur. C'est donc à cette époque où la négation de la vie (qui avait déjà eu lieu dans les agencements sociaux capitali stes dont les individus dans le travail n'étaient plus que les automates sociaux) devenait enfin visible dans le surgissemen t du Spectacle. Il n'était que le résultat réel du mode de socialisation abstraite existant, l'image de l'économie déjà régnante. Au fur et à mesure que les abstractions réelles se répandaient dans nos vies désormais occupées à travailler, tout ce qui était vécu s'éloignait en tant que non-vie dans une représentation.
La « wertkritik » (la critique de l a valeur), critique dans l'antilibéralisme deux choses. Dans son slogan " le monde n'est pas une marchandise " on comprend pas du tout ce qu'est une marchandise et on réduit donc ce slogan à l'idée que seulement certaines choses dans la vie ne devraient pas devenir des marchandises (l'éducation, la santé, l'eau, etc.), mais le reste des biens oui bien sûr. Cela va de soi. De plus l'antilibéralisme comprend très mal le libéralisme, son retour musclé depuis 40 ans n'est pas seulement une offensive, il est surtout une fuite en avant pour racler les fonds de tiroir à mesure que la crise de la valeur (qui est passée sous silence) s'étend. Ne s'opposant pas au travail, à la marchandise, à la valeur, au fétichisme, l'antilibéralisme n’a rien du tout d’un anticapitalisme. Son analyse est faussée, comme celle de la gauche et de l'extrême-gauche, leur vision et leur propositions sont toujours immanentes à la société moderne.
On peut dire que pratiquement à partir de 1945, il n’y en effet a que deux options dans le capitalisme. Une option évidemment d’étatisme modéré, et c’est le keynésianisme, et la perspective d’un marché plus ou moins radical, c’est le libéralisme. Le mot même d’antilibéralisme, veut dire d’une certaine manière que l’on veut prendre simplement l’autre dilemme, c’est-à-dire évidemment le keynésianisme. C’est peu à peu que le sens du mot libéral c’est peu à peu déplacé vers plutôt le « laisser faire » en économie, même si ces deux choses ne peuvent évidemment pas être disjointes. On peut voir là-dessus les analyses que fait Jean-Claude Michéa qui montre que l’on ne peut pas avoir une forme de libéralisme sans l’autre [3]. La droite a toujours voulu le libéralisme économique sans le libéralisme politique et la gauche a voulu avoir le libéralisme politique sans le libéralisme économique. En vérité il y a toujours derrière de toute manière, cette idée d'un individu détaché de tous liens et à qui tout est permis dans certaines mesures.
Si cette période des Trente Glorieuses avec cette capacité à redistribuer (par la constitution d’une protection sociale et une consommation de masse), c’est simplement parce qu’à ce moment la croissance économique était telle que la valorisation était suffisante pour le permettre. Pour peu que l’élévation de la productivité du travail soit supérieure à l’augmentation des revenus salariaux, les tensions entre la consommation et l'accumulation du capital peuvent être résolues ou trouver des solutions temporaires. Lorsque la croissance de la production (de produits et de valeurs) est forte et régulière, le salaire indirect (la protection sociale) peut lui-même croître de façon notable et, d’une certaine façon, la subordination pesante des travailleurs dans le procès de production est en partie compensée par l’élargissement de la sphère de la consommation et l’instauration d’un minimum de sécurité dans l’existence (face à la maladie, l’accident, la retraite). Ce régime de travail et d’accumulation, qualifié en général de fordiste, connaît une longue phase de prospérité (plusieurs décennies) après 1945, parce qu’il bénéficie de facteurs tout à fait favorables. Mais tout cela n’a qu’un temps et à partir des années soixante-dix, la dynamique de la croissance cède la place à des tendances économiques à la stagnation ou à la dépression.
Mais on ne peut oublier que la société fétichiste est la soumission de tous au procès social de la valeur pour la valeur. Et que la politique, l'interventionnisme comme l'on dit de l'Etat dans l'économie, n'est possible qu'en tant que saignée (fiscalité redistributrice) sur le processus de valorisation. La politique ne s'oppose en rien à l'économique, on ne peut prendre la politique pour ce qu'elle se donne c'est-à-dire l'organisation consciente de la société, alors qu'elle n'est que le sous-système immanent à la société constituée par cette forme de médiation sociale qu'est la valeur (cf. Postone, Temps, travail et domination sociale). Pendant ces années on a d'abord fait une expansion jamais vue avant, surtout grâce à l’automobile, à l’électroménager, à d’autres produits, qui ont permis donc une expansion de la production à un degré jamais vu. En transformant par exemple un produit de luxe comme l’automobile en un produit courant. Donc tout cela à pu tenir pour une période qui est finalement brève en termes historiques, parce qu’il y avait une série de facteurs qui allaient dans le même sens, évidemment la grande reconstruction de l’Europe détruite, cela permettait des investissements énormes ; de plus ce capitalisme des Trente Glorieuses était peut-être limité à une dizaine de pays, faisant des échanges évidemment très inégaux avec le reste du monde. Et ces taux de croissance très élevés ont permis de distribuer une partie de ces gains supplémentaires pour acheter la paix sociale en distribuant un pouvoir d’achat supplémentaire. On peut se rappeller quand même après 1945 les appels du PCF et de la CGT pour mettre les Français au travail, il fallait se retrousser les manches, et mettre les bouchées double dans le surtravail. Avec l’antilibéralisme qui comme on le voit se fonde sur le programme du CNR, on se propose simplement de remonter en arrière le cours du temps et de retourner essentiellement à la situation fordiste-keynésienne des années 1960 et les Trente Glorieuses. Ce qui d’un autre côté n’est pas du tout souhaitable car c’est ce monde là qui a été insupportable et qui a provoqué le « 68 mondial », et c’était donc aussi l’époque où l’on a bâti les HLM, c’était un monde fait de nombreuses réminiscences patriarcales, c’était aussi le monde caractérisé par les grandes usines et la chaîne de montage, le « métro-boulot-dodo », etc.
Il est important de souligner que cette période ne s’est pas finie parce qu’il y avait une poignée de capitalistes ultra-avides qui ne se contentaient plus de leurs profits et qu’ils ont cassé ce compromis là pour augmenter l’exploitation. Parce cette espèce de théorie de la conspiration existe beaucoup dans le milieu altermondialiste, il y a par exemple des analyses qui insistent beaucoup sur le travail déjà commencé entre les deux guerres par les ultra-libéraux, par la Société du Mont Pèlerin, on insiste sur le fait que ces personnes là ont placé leurs représentants dans toutes les hautes sphères de décision pour finalement pouvoir infléchir les politiques officielles. Pierre Bourdieu n’est pas étranger à cette explication qui essentiellement réduit le fonctionnement de la machine capitaliste à la bonne ou mauvaise volonté de certaines personnes.
Cependant, du fait de l'énorme accroissement de la productivité (automation, etc.) il y avait simplement le fait que les mécanismes de la compensation de la chute du taux de profit ne suffisait plus (développement de la consommation intérieur en créant le consommateur de masse qu'était le travailleur de l'époque fordiste-keynésienne), et donc qu’il y avait une forte diminution des taux de profit à partir de la fin des années 1960. Ce qui en effet a été aggravé par la vague de luttes ouvrières de l’époque à qui l’on a fait des concessions sur le plan salarial en France par exemple avec les Accords de Grenelle en 1968. Mais on ne peut pas dire que cela a été essentiel comme le présente toutes les théories autour de la revue « Multitudes ». Pour les négristes [partisans des théories d’Antonio Negri] [4] et d'une certaine manière comme chez les gauchistes et leur révolte subjectiviste, d’une certaine manière il n’existe en effet pas de détermination objective, tout est une question de forces, à un moment ou l’autre il y en a certaines qui prévalent, et qui prévalent parce qu’elles ont fait de bonnes ou de mauvaises alliances. Antonio Negri va peut-être pas jusque là, mais finalement ces théories rejoignent les conceptions maoïstes où ce sont les génies qui font l’histoire, ce sont les chefs de la classe ouvrière qui savent bien mettre leurs pions donc ils peuvent faire triompher la classe ouvrière.
On peut penser qu'il y a très peu à sauver dans ce monde là. En plus, avec cette nostalgie pour l'époque keynésienne-fordiste du capitalisme l’on reste dans une optique totalement capitaliste, avec des personnes qui sont complètement asservies dans leur but de vie au travail salarié. Et cela ne peut seulement paraître désirable aujourd’hui que parce que d’une certaine manière nous sommes plus encore soumis à la logique économique alors qu’avant on en retiré une certaine gratification. Mais finalement revendiquer de retourner à l’époque keynésienne, c’est simplement la revendication des esclaves modernes qui veulent bien être esclaves mais qu’au moins ils en retirent une vie meilleure. Ce qui n'est plus possible quand le capitalisme va mal, et il nous le fait savoir en nous retirant toutes les compensations possibles. Bien sûr que dans la crise du capitalisme, les tours de vis s'accélèrent car il faut racler les tiroirs et allonger le temps de surtravail pour dégager de la survaleur à mesure que le gâteau de la valeur au niveau social global s'amenuise et permettre aussi le versement de salaires différés comme en France (retraites par répartition ; la crise s'accompagne d'un effet démographique dans notre pays), ou en éliminant le travail carrément, en le remplaçant par des machines ou en le délocalisant. Cependant cette exploitation ne se combat pas sur le terrain de la valorisation et de l'affirmation du travail où nous seront toujours déjà perdants car nous y sommes déjà des morts-vivants. L'offensive capitaliste actuelle est en réalité une folle fuite en avant pour improbablement résorber la crise du travail abstrait, la crise de la valeur, en tant que devenir visible des contradictions fondamentales du mouvement du capital dans son rapport social débouchant sur la volonté de toujours plus de valeur. Si l'on suit Robert Kurz, d'un côté on est plus concurrent en éliminant la dépense du travail abstrait, mais pourtant la valeur et donc la survaleur au niveau social global, restent une objectivation dans sa dimension temporelle du travail en tant que lien social aliéné. Eliminer le travail par une automatisation du processus de production, peut aider à gagner la bataille de la concurrence, mais la masse globale de la valeur au niveau de l'ensemble se réduit toujours plus, tandis que pour compenser une valeur plus faible incorporée dans chaque marchandise du fait de l'accélération de la productivité, il faut déployer une production de masse pour ne pas y perdre, et cela ne peut se faire qu'en consommant toujours plus les ressources naturelles qui ne sont pas inépuisables. Le capitalisme va a sa perte. C'est une crise globale que provoquent les contradictions de la valorisation. Tous les mécanismes de compensation au niveau global qui pouvaient marcher pendant plusieurs décennies (consommation intérieure totale, création de nouveaux débouchés, création de nouveaux produits, développement avec la publicité de la dimension symbolique de marchandises toujours plus pauvre en valeur d'usage, etc.) ne sont plus suffisants. Le capitalisme marche déjà au dessus du vide, sur une corde toujours plus fine et sans filet, obligé de consommer une croissance future qui n'arrive plus, en se mettant de manière permanente sous la perfusion de crédits débouchant finalement sur des bulles qui explosent les unes après les autres [5]. On passe de bulle en bulle, et déjà une nouvelle bulle est gonflée à coups de crédits, développant plus encore les ampleurs des crises futures et leur caractère explosif. Il est temps de réfléchir à une sortie de l'économie, car le capitalisme s'effondre et nous serons enfouis sous ses ruines si nous ne nous y attelons pas.
Être exploité aujourd'hui est carrément un privilège, mais ne pas travailler, c'est perdre ce que nous avons dans notre poche : notre puissance sociale et notre connectivité aux autres réduits eux-aussi à des rouages qui simultanément nous instrumentalisent et que nous instrumentalisons (chaque individu est le moyen pour un autre individu d'obtenir sa connectivité sociale sous la forme dérivée du travail abstrait : l'argent). Qui ne travaille pas ne mange pas. Pourtant pour se sortir de l'absurdité du monde tel qu'il ne va pas, ce n'est pas le travail qu'il faut libérer du capital, car le travail en tant que tel et tel que nous le connaissons tous et toutes, n'est pas une activité neutre, naturelle et tranhistorique, on ne saurait le naturaliser en pensant qu'il n'est finalement que la forme éternelle de la transformation de la nature (métabolisme avec la nature), qu'il serait finalement un socle hétérogène au capital à partir duquel on pourrait s'émanciper socialement en l'affirmant comme principe sain. Il n'a rien à voir avec le fait que les humains transforment la nature et sont en relation les uns avec les autres de manière active et concrète. En quelque sorte, pour se libérer du travail, il faut repenser une théorie critique du travail en le comprenant comme forme de médiation sociale historiquement spécifique seulement à l'époque capitaliste, et inventer alors d'autres socialisations moins mutilantes [6].
Un Ami de JUNIUS.
Le BA-ba de la critique de la valeur pour repenser une théorie critique radicale du capitalisme :
- La domination de la marchandise dans les sociétés contemporaines. (Gérard Briche)
- Qu'est-ce que la valeur ? De l'essence du capitalisme. Une introduction (Christian Höner)
- Quelques bonnes raisons de se libérer du travail (Anselm Jappe)
- Ils ne le savent pas mais ils le font : le mode de production capitaliste est une fin en soi irrationnel (Robert Kurz)
- Travail abstrait et médiation sociale (Moishe Postone)
- Essai d'une (auto)critique de la gauche politique, économique et alternative (Johannes Vogele).
[1] Pour une critique d'Horkheimer sur ce point, voir Jean-Marie Vincent, La théorie critique de l'Ecole de Francfort (Galilée, 1976) et Moishe Postone, Temps, travail et domination sociale, Mille et une nuits, 2009.
[2] Voir le livre de Xavier Vigna, L'insubordination ouvrière dans les années 1968, PUR, 2007, ainsi que le livre récemment traduit de Michael Seidman, Les ouvriers contre le travail, éditions Senonevero, 2010, ou encore la brochure de ce même auteur publié par le réseau conseilliste " Echanges et Mouvements ", intitulée " Pour une histoire des résistances des ouvriers au travail ".
[3] Jean-Claude Michéa, Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l’impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche, Climats, 2002 et L’empire du moindre mal. Essai sur la civilisation libérale, Climats, 2007.
[4] Cf. pour une critique du courant negriste et de la revue Multitudes : Anselm Jappe et Robert Kurz, Les habits neufs de l’Empire. Remarques sur Negri, Hardt et Rufin, Lignes, 2003.
[5] Lire le texte d'Anselm Jappe, " Crédit à mort ", paru dans la revue Lignes, 2010 et qui est
[6] Voir quelques pistes et propositions dans le chapitre XVII " Contre les partisans du travail : un programme des abolitions ", dans Manifeste contre le Travail, du groupe Krisis, 1999 (réédité en poche chez 10/18 ou en libre téléchargement sur internet).