Ci-dessous la dernière vidéo d'une conférence d'Anselm Jappe, dans le cadre des rencontres des Amis du Monde diplomatique de l'Hérault, le 7 novembre 2013 à Montpellier.
On retrouvera à partir de la 40ème minute, une présentation de la théorie de la limite interne absolue qu'atteint la logique de la valorisation de la valeur après épuisement des contre-tendances. La compréhension par la " critique de la valeur " de la crise structurelle de la civilisation capitaliste. On remarquera également l'excellent montage de la vidéo par Serge Tostain.
Conférence qui ne craint pas de prendre à contre-pied les observations à la petite semaine sur la crise actuelle qui se lisent dans toute la presse altercapitaliste et alter-économique française. Non seulement comme les pensées bourgeoises qui croient encore que le capital est une somme d'argent, le marxisme traditionnel est peu à même aujourd'hui de comprendre la crise quand déjà il a mal défini le capitalisme en reconnaissant en lui un simple rapport d'exploitation entre deux classes (il conçoit par exemple le travail d'une de ces classes comme une réalité transhistorique qui serait extérieure et étrangère au capitalisme, et pense alors que la valeur serait une forme de richesse sociale transhistorique qu'il ne faudrait surtout pas critiquer mais affirmer positivement ; le capitalisme est alors compris comme un simple mode de distribution de ce qui est toujours naturalisé). Mais plus encore, incapable d'aller à la racine du capitalisme (au travers d'une critique catégorielle de la marchandise, de la valeur, du travail, du capital comme Sujet automate et de l'Etat) pour en rester toujours à des rapports dérivés, il n'a su que verser tout au long du XXe siècle dans un anticapitalisme tronqué prisonnier du fétichisme de la marchandise. Il est temps d'éviter les fausses critiques du capitalisme et de sa crise :
Le thème de la rencontre était : Crise financière, crise du néolibéralisme ou crise du capitalisme ?
Anselm Jappe, philosophe, auteur de plusieurs ouvrages sur la pensée de Guy Debord, se rapproche au début des années 1990 de la revue Krisis et de ses auteurs, Robert Kurz, Peter Klein, Ernst Lohoff, Norbert Trenkle, etc., qui cherchent à refonder, hors de tout académisme universitaire et sans référence à un courant théorique passé, une critique de l'économie politique sur de nouvelles bases. Ce courant de la " critique de la valeur " autour du groupe Krisis dès les années 1990, puis autour de la revue Exit ! à partir de 2004, est connu aujourd'hui sur plusieurs continents pour avoir développé une théorie et une analyse de la crise interne du capitalisme, au-delà des rares théoriciens marxistes de la crise qui comme Rosa Luxemburg ou Henryk Grossmann étaient encore restés, malgré leurs mérites, au milieu du gué.
Anselm Jappe dirige en 2012-2014 un séminaire sur la critique de la valeur ouvert au public : voir ici.
Pour des textes de présentation de la théorie de la crise interne du capitalisme propre au courant " critique de la valeur " : voir ce dossier. Voir également les Chroniques au quotidien de la crise, notamment celles de Kurz et ses amis.
D'autres videos sur la critique de la valeur : voir ici.