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1er semestre 2023
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- Moishe Postone, Marx, par-delà le marxisme. Repenser une théorie critique du capitalisme au XXIe siècle, Présenté par Clément Homs (Parution le 13 janvier 2023)
- Robert Kurz, L'Honneur perdu travail. Le socialisme des producteurs comme impossibilité logique, Préface de Bruno Lamas (Parution 13 janvier 2023)
- Ernst Lohoff et Norbert Trenkle, La Grande dévalorisation. Pourquoi la spéculation et la dette de l'Etat ne sont pas les causes de la crise ; Préface inédite de Lohoff pour la réédition 2023 (Parution le 24 mars 2023)
- Revue Jaggernaut n°5 : Avec et au-delà de Marx : la critique de la valeur-dissociation un chantier théorique permanent (Parution le 7 avril 2023)
- Just In Monday, La Double nature du racisme. Sur le mythe de la société en crise (Parution le 9 Juin 2023)
Vous trouverez une présentation détaillée des ouvrages dans le fichier ci-dessous ainsi qu’un coupon d’abonnement à nous retourner :
Moishe Postone : Marx, par-delà le marxisme. Repenser une théorie critique du capitalisme au XXIe siècle
Présenté par Clément Homs
Collection Palim Psao / 468 pages
Traduit de l’anglais (Etats-Unis)
Parution le 13 janvier 2023
Figure majeure de la Théorie critique et spécialiste de renommée mondiale de l’antisémitisme moderne, l’historien Moishe Postone a élaboré une réinterprétation de la pensée de Marx d’une grande importance pour une critique sociale à la hauteur de l’époque. Largement saluée, son œuvre maîtresse, Temps, travail et domination sociale, s’est opposée à l’opinion répandue que Marx n’avait plus rien à dire dans une époque d’effondrement du communisme à l’Est et de consolidation du capitalisme néolibéral en Occident. Il a aussi posé les jalons d’une reconstruction de l’œuvre marxienne adaptée à la saisie du monde contemporain qui diffère des critiques marxistes traditionnelles. Sa thèse centrale est que la critique du capitalisme par Marx ne consiste pas à glorifier le travail et le développement des forces productives ni à promouvoir une sorte de société sans exploitation dans laquelle les travailleurs pourraient obtenir la pleine valeur de ce qu’ils produisent. Il s’agit plutôt d’abolir le travail tel que nous le connaissons, et avec lui une société dans laquelle le travail, et la valeur qui lui est liée, régissent nos vies. Postone considérait néanmoins sa relecture comme une enquête préliminaire et a passé les vingt-cinq années suivantes à explorer, dans divers essais et entretiens enfin réunis en français, comment Marx fournit, selon ses propres termes, « une puissante théorie sociale critique du monde contemporain ». Il montre combien les Grundrisse contribuent à éclairer la critique de la modernité élaborée dans Le Capital, se confronte au rapport de Marx à Hegel ou encore aux analyses de Georg Lukács sur la corrélation entre les dimensions subjective et objective de la vie sociale et à Marcel Mauss sur la distinction entre don et marchandise. Des réflexions qui nous exhortent à élaborer une pensée de la réflexivité théorique et de la spécificité historique, et dont les enjeux ont toujours été très clairs : comprendre et expliquer le monde dans lequel nous vivons afin de disposer des outils nécessaires pour œuvrer à sa transformation.
Né au Canada, Moishe Postone (1942-2018) était professeur d’histoire et d’études juives à l’université de Chicago. Il a entrepris depuis le milieu des années 1970 la reconstruction d’une théorie critique adaptée au monde actuel
Robert Kurz : L'Honneur perdu du travail. Le socialisme des producteurs comme impossibilité logique
Préface de Bruno Lamas
Collection Au cœur des ténèbres / 106 pages
Traduit de l’allemand par Matthieu Galtier et Kazem Huber
Parution le 13 janvier 2023
« Qui ne travaille pas ne mange pas ‒ voilà le commandement pratique du socialisme », écrivait Lénine. « La civilisation n’a pas de place pour les oisifs », a surenchéri Henry Ford. Il n’est pas difficile de voir que ces déclarations sont, en réalité, de véritables menaces de mort. On pourrait y ajouter d’innombrables autres déclarations tout aussi sinistres, qui montrent sans ambiguïté que l’ancien bloc socialiste de l’Est et les sociétés capitalistes de l’Ouest, malgré toutes leurs différences plus ou moins grandes, n’étaient en réalité que deux variantes d’une seule et même forme sociale fondamentale qui, bien qu’en décomposition, est toujours la nôtre : la « société de travail ».
Dans ce texte pionnier écrit à l’automne 1989 alors que des milliers d’Allemands fuyaient le socialisme réel, Robert Kurz a souligné l’urgence d’une reprise des catégories fondamentales de la critique de l’économie politique de Karl Marx (marchandise, valeur, travail abstrait, fétichisme, etc.) et de les approfondir radicalement à la lumière de la nouvelle situation historique : le capitalisme ne doit plus être critiqué du point de vue du travail, le travail doit devenir l’objet de la critique elle-même. Cet essai est, en quelque sorte, la première systématisation de cette perspective qui commençait alors à se dessiner. La « critique catégorielle » du travail est non seulement une des exigences fondamentales de la critique du capitalisme, mais aussi une condition de l’émancipation humaine des rapports fétichistes, sous peine de plonger dans la barbarie mondiale.
À cette fin, l’auteur analyse en détail les catégories « travail » et « échange », tout en esquissant certaines des idées qu’il explorera au cours des décennies suivantes : la question du « double Marx » ; la critique du sujet, c’est-à-dire la compréhension de la subjectivité ici comme une forme sociale historiquement spécifique de la société marchande ; la critique des Lumières, comprises comme l’expression idéologique légitimant l’ordre social du capitalisme ; la critique de l’argent en s’opposant frontalement aux critiques idéologiques petites-bourgeoises ; la question de la crise écologique, déjà pensée en lien avec l’indifférence destructrice du fétichisme du travail abstrait.
Robert Kurz (1943-2012), est l’un des principaux théoriciens, de la « critique de la valeur », un courant international élaborant une critique radicale du capitalisme fondée sur une relecture novatrice de Marx, à contre-courant du marxisme traditionnel. Parmi ses ouvrages traduits : L’Effondrement de la modernisation (Crise & Critique, 2021), Raison sanglante (Crise & Critique, 2021), Vies et mort du capitalisme (Lignes, 2011), Lire Marx (Les Balustres, 2012), Impérialisme d’exclusion et état d’exception (Divergences, 2018), La substance du capital (L’Échappée, 2019), L’industrie culturelle au XXIe siècle. De l’actualité du concept d’Adorno et Horkheimer.
Ernst Lohoff & Norbert Trenkle : La Grande dévalorisation. Pourquoi la spéculation et la dette de l'Etat ne sont pas les causes de la crise
Préface inédite d'Ernst Lohoff, La situation économique du capitalisme mondial, janvier 2023
Collection Palim Psao / 350 pages
Traduit de l’allemand par Paul Braun et Vincent Roulet
Parution le 24 mars 2023
Qui porte la responsabilité de l’inflation globale et de la crise économique persistante qui maintient le monde entier en haleine depuis 2008 ? Les « banquiers cupides » ou les États endettés jusqu’au cou ? Selon Ernst Lohoff et Norbert Trenkle, théoriciens allemands du groupe Krisis, la cause est bien plus profonde. L’énorme gonflement des marchés financiers des quatre dernières décennies est une conséquence de la crise structurelle du mode de production capitaliste, dont l’origine remonte aux années 1970. La troisième révolution industrielle qui se met alors en place entraîne une éviction accélérée de la force de travail productive de profits hors de la production, sapant ainsi les bases de la valorisation du capital au sein de « l’économie réelle ». La crise structurelle du capitalisme n’a pu être ajournée depuis qu’en ayant massivement recours, à travers le crédit et la spéculation, à la capture anticipée de valeur future. Le concept de « capital fictif » est ici fondamental pour comprendre la crise contemporaine. Après la crise de 2008 et celle qui fait suite à la crise du Covid-19, l’effondrement n’a pu être empêché que par une intervention massive des Etats et des banques centrales. L’analyse originale de la crise développée ici se fonde sur une lecture de la théorie marxienne qui s’oppose en de nombreux points au marxisme traditionnel et à l’actuelle « renaissance de Marx ». Ici Marx n’est pas le simple théoricien de la lutte des classes mais celui qui développa la critique radicale d’une société fondée sur la production de marchandises et appelée à buter sur ses propres contradictions. Les auteurs renouent avec cette pensée et l’étayent de façon détaillée et documentée. Il en résulte une analyse de la crise qui s’oppose à tout ce qui s’échange actuellement sur le marché des idées
Ernst Lohoff est né en 1960 et a cofondé en 1986 la revue Krisis : Contributions à la critique de la société productrice de marchandises, à laquelle il contribue depuis en tant qu’auteur et membre du comité de rédaction. Après des études de sociologie, il travaille comme auteur indépendant à Nuremberg et a fait paraître de nombreux essais. Il est le coauteur du Manifeste contre le travail du groupe Krisis, ainsi que de La Fin du prolétariat comme début de la révolution. Sur le lien logique entre théorie de la crise et théorie de la révolution (Crise & Critique, 2022) et L’Exhumation des dieux (Crise & Critique, 2021) avec Norbert Trenkle et Karl-Heinz Lewed.
Norbert Trenkle est né en 1959 et est contributeur de la revue Krisis depuis 1988. Il a fait des études en science économique et réside à Nuremberg. Egalement coauteur du Manifeste contre le travail, il a fait paraître plusieurs ouvrages, parmi lesquels : Elf Attacken gegen die Arbeit (1999) et Dead Men Working (2004).
Jaggernaut n°5 : Avec et au-delà de Marx. La critique de la valeur-dissociation : un débat théorique permanent
Collection Au cœur des ténèbres / 300 pages
Parution le 7 avril 2023
Le paradoxe d’un épuisement et d’une minorisation de la perspective révolutionnaire dans un contexte de crise multiple du capitalisme mondial demande à être expliqué. Depuis la fin des années 1980, une position théorique s’est développée dans le monde germanophone qui affronte précisément ce problème : la critique de la valeur, transformée à partir des années 2000, en critique de la valeur-dissociation. Au travers de multiples étapes et ruptures successives, de plusieurs évolutions et bifurcations théoriques, cette position essaie de mettre à plat l’« histoire de la gauche » dans le but de donner à la critique du capitalisme-patriarcat, une forme nouvelle, avec et au-delà de Marx, qui soit pertinente pour le XXIe siècle.
Le nouveau débat sur la « critique de la valeur », du « travail », de la « dissociation », du sujet moderne, des Lumières, de l’État et des idéologies de crise a entretemps essaimé dans le monde, en particulier au Brésil, au Portugal, en Italie, en France et en Espagne. Ce débat ne fait que commencer. S’il entend affûter et élargir la critique de l’économie politique ainsi que surmonter la paralysie de la pensée théorique, il devra être aussi transnational que le capital lui-même. À cet endroit, il apparaît d’autant plus nécessaire de faire connaître cette reformulation et approfondissement de la théorie marxienne, y compris dans ses débats, divergences et polémiques qui se sont multipliés depuis la scission en 2004 entre les groupes Krisis et Exit !
Dans cette cinquième livraison de la revue, on trouvera un dossier donnant à voir le chantier théorique permanent que constitue le débat critique de la valeur : une histoire des origines de Krisis entre 1966 et 1992 entre ruptures et continuités, le manifeste du nouveau projet théorique de la revue Exit !, deux articles de Robert Kurz et Roswitha Scholz cherchant à pousser plus loin une « révolution théorique inachevée », toute une série d’échanges critiques notamment autour de l’ouvrage de Ernst Lohoff et Norbert Trenkle, La Grande dévalorisation qui vient d’être réédité. Un débat illustrant tout particulièrement les divergences qui peuvent exister quant à la théorie et à l’analyse de la crise contemporaine, notamment en ce qui concerne la question de la possibilité d’une accumulation de capital sans accumulation de valeur via le gonflement du capital financier. La dynamique de création de capital fictif a-t-elle pris le rôle de véritable moteur de croissance ?
Le « Varia » s’ouvre à des analyses, à travers le prisme brésilien, de la crise mondiale et de son chaos de barbarie, en revenant sur la pandémie de Covid-19, l’inflation et la bulle financière mondiales, mais aussi au rapport de la critique de la valeur-dissociation à la psychanalyse, aux ressorts de la rencontre entre capital et numérique, ou encore à la relation entre fétichisme et technologie dans la musique. Enfin, la rubrique « Versus » comprend une réplique au groupe Stoff sur la critique de la valeur-dissociation, illustrant combien la nouvelle position théorique a bien entendu suscité les réactions de défense les plus vives de la part des vestiges du marxisme traditionnel.
Revue Jaggernaut. Se voulant une passerelle entre les mondes germanophone, lusophone et francophone, Jaggernaut constitue la première revue en langue française liée aux courants internationaux de la « critique de la valeur » et de la « critique de la valeur-dissociation ». Inspirée par Marx mais sans s’y limiter, la critique de la valeur-dissociation procède d’une critique radicale du travail et de l’argent, de la marchandise et de la valeur marchande, de l’Etat et du patriarcat, du sujet moderne et des idéologies de crise. Les articles de Jaggernaut – originaux ou traduits – analysent autant les problèmes théoriques de fond que les formes concrètes de la crise de la société.
Just In Monday : La Double nature du racisme. Sur le mythe de la société en crise
Collection Au cœur des ténèbres / 120 pages
Traduit de lallemand par Memphis Krickeberg
Parution le 9 juin 2023
La question de savoir ce qu’est le racisme et pourquoi il se développe a déjà été posée à de nombreuses reprises et reste toujours d’actualité. Alors que les réponses à cette question dans le cadre de la théorie poststructuraliste du discours et de la culture ne parlent plus guère d’un seul racisme, mais de multiples racismes, les réponses à cette question dans le cadre de la critique sociale partent généralement du principe que tous ces racismes sont soumis à une logique qui peut être expliquée par la société. « La double nature du racisme » développe en revanche la thèse selon laquelle on ne peut penser le racisme sans élaborer ses fondements sociaux dans les contradictions du « sujet automate » capitaliste. Le racisme, tel qu’il existe aujourd’hui, se compose en effet de deux tendances opposées : outre des images stéréotypées de l’étranger, il comprend également des images de soi dans lesquelles sont formulées des affirmations sur la manière dont le lien entre les individus et la société est ou devrait être constitué. Tant l’origine historique de ces représentations que leur signification pour les sujets racistes diffèrent considérablement. Dans ce contexte, les images de soi historiquement les plus récentes sont interprétées comme des réactions à la crise.
C’est pourquoi, à la suite de cette distinction, l’auteur montre clairement comment ces deux pôles se rapportent au déroulement historique en crise de la socialisation capitaliste. Car même si les racistes revendiquent leur droit à l’arbitraire, ils ne sont pas en mesure de composer leur pensée à leur guise. Avec l’histoire de la crise du capitalisme, le racisme n’a pas seulement changé de contenu, mais aussi de rapport entre ce contenu et la forme des relations sociales. Ce changement est mis en évidence par l’analyse des principales images et théories racistes, ainsi que par l’analyse des problèmes que les différentes variantes de réactions antiracistes ont entraînés et entraînent.
Just In Monday est un auteur qui vit à Hambourg et se trouve engagé dans la théorie marxiste hétérodoxe. Il s’intéresse tout particulièrement aux domaines de la critique de l’idéologie, de la subjectivité et de l’identité basée sur une théorie de l’histoire du capitalisme notamment du travail, de la forme-valeur et de sa crise. Il publie dans plusieurs revues et périodiques de gauche en Allemagne.
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