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A l'invitation de la librairie Quilombo 

Le mercredi 4 octobre 2017 à 20h00

La société autophage

Capitalisme, démesure et autodestruction

(La Découverte)

Présentation-débat en présence de l’auteur,

Anselm Jappe

 dès 19h45 au CICP

(21 ter rue Voltaire Paris XIe, m° Rue des Boulets ou Nation).

   Dans La société autophage, le philosophe allemand Anselm Jappe livre une proposition théorique originale et très radicale du capitalisme ainsi qu’une analyse des formes de violence extrêmes. En s’intéressant au sujet narcissique-fétichiste, qu’il identifie comme la subjectivité propre au capitalisme de crise, la « critique de la valeur » élargit ici son discours à la sphère des structures psychiques, à la recherche du sujet même de la fétichisation de la marchandise. Ce livre s’adresse à tous ceux qui se préoccupent de la « pulsion de mort » de la société actuelle et qui pensent qu’elle est le résultat d’une véritable crise de civilisation.    

   Le mythe grec d’Érysichthon nous parle d’un roi qui s’autodévora parce que rien ne pouvait assouvir sa faim – punition divine pour un outrage fait à la nature. Cette anticipation d’une société vouée à une dynamique autodestructrice constitue le point de départ de La Société autophage. Anselm Jappe y poursuit l’enquête commencée dans ses livres précédents, où il montrait – en relisant les théories de Karl Marx au prisme de la « critique de la valeur » – que la société moderne est entièrement fondée sur le travail abstrait et l’argent, la marchandise et la valeur.

   Mais comment les individus vivent-ils la société marchande ? Quel type de subjectivité le capitalisme produit-il ? Pour le comprendre, il faut rouvrir le dialogue avec la tradition psychanalytique, de Freud à Erich Fromm ou Christopher Lasch. Et renoncer à l’idée, forgée par la Raison moderne, que le « sujet » est un individu libre et autonome. En réalité, ce dernier est le fruit de l’intériorisation des contraintes créées par le capitalisme, et aujourd’hui le réceptacle d’une combinaison létale entre narcissisme et fétichisme de la marchandise.
Le sujet fétichiste-narcissique ne tolère plus aucune frustration et conçoit le monde comme un moyen sans fin voué à l’illimitation et la démesure. Cette perte de sens et cette négation des limites débouchent sur ce qu’Anselm Jappe appelle la « pulsion de mort du capitalisme » : un déchaînement de violences extrêmes, de tueries de masse et de meurtres « gratuits » qui précipite le monde des hommes vers sa chute.

   Dans ce contexte, les tenants de l’émancipation sociale doivent urgemment dépasser la simple indignation contre les tares du présent – qui est souvent le masque d’une nostalgie pour des stades antérieurs du capitalisme – et prendre acte d’une véritable « mutation anthropologique » ayant tous les atours d’une dynamique régressive.

Table
 

Prologue. D’un roi qui s’autodévora

1. Du fétichisme qui règne dans ce monde

Ce que nous apprend la critique de la valeur
Un mauvais sujet
C’est la faute à Descartes
Excursus : Descartes musicologue et les accélérations de l’histoire
Kant, penseur de la liberté ? 
Le marquis de Sade et la loi morale
Assez de philosophie, des actes
Le narcissisme comme consolation de l’impuissance

2. Narcissisme et capitalisme

Qu’est-ce que le narcissisme ? 
Narcissisme et peur de la séparation
Psychanalyse et révolution : Erich Fromm et Herbert Marcuse
Christopher Lasch, le narcissisme comme catégorie critique
Petite histoire du narcissisme
Le paradigme fétichiste-narcissique
Retourner à la nature, vaincre la nature ou vaincre la régression capitaliste ?

3. La pensée contemporaine face au fétichisme

Une perte des limites ? 
Evoquer l’autorité pour échapper au marché ? 
De l’idéalisme et du matérialisme
Nouvelles formes, vieux malheurs ? 
Nouveaux discours des misères de ce temps
Une mutation plus ancienne que le numérique

4. La crise de la forme-sujet

La pulsion de mort du capitalisme
Amok et djihad
Comprendre l’amok
Nulle raison nulle part
Capitalisme et violence

Epilogue. Que faire de ce mauvais sujet ?

Appendice. Quelques points essentiels de la critique de la valeur

Bibliographie

 
Collection : Sciences humaines 
Parution : septembre 2017
ISBN : 9782707195395
Nb de pages : 248
Dimensions : 135 * 220 mm
ISBN numérique : 9782707197863
Format : EPUB
Réédition en poche à La Découverte :
Les aventures de la marchandise Pour une critique de la valeur

Anselm JAPPE

   Initialement publié en 2003, ce livre présente de manière à la fois précise et tranchante le courant de critique sociale connu sous le nom de « critique de la valeur » et initié en Allemagne par Robert Kurz dans les années 1980. Procédant à une relecture de l’œuvre de Marx bien différente de celle donnée par la quasi-totalité des marxismes historiques, ce courant propose des conceptions radicalement critiques de la société capitaliste, tout entière régie par la marchandise, l’argent et le travail.

   Anselm Jappe insiste notamment sur un aspect aussi central que contesté de la « critique de la valeur » : l’affirmation selon laquelle, depuis plusieurs décennies, le capitalisme est entré dans une crise qui n’est plus cyclique, mais terminale. Si la société fondée sur la marchandise et son fétichisme, sur la valeur créée par le côté abstrait du travail et représentée dans l’argent, touche maintenant à sa limite historique, cela est dû au fait que sa contradiction centrale – qu’elle porte en elle depuis ses origines – est arrivée à un point de non-retour : le remplacement du travail vivant, seule source de la « valeur », par des outils technologiques de plus en plus sophistiqués.

Table

  1. Le monde est-il une marchandise ?

Remarques sur les traductions utilisées

Notes de l’introduction

 

  1. La marchandise, cette inconnue

La double nature de la marchandise

L’abstraction réelle

La valeur contre la communauté humaine

La richesse au temps de la société marchande

Notes du deuxième chapitre

 

  1. Critique du travail

Catégorie historiques et catégories logiques

Le sujet automate

Ce que les épigones ont fait de la théorie de Marx

Le travail est une catégorie historique

Notes du troisième chapitre

 

  1. La crise de la société marchande

La valeur en crise

Travail productif et travail improductif

Le capital fictif

La politique n’est pas la solution

Notes du quatrième chapitre

 

  1. Histoire et métaphysique de la marchandise

La métaphysique et les « contradictions réelles »

L’histoire de la société marchande : l’Antiquité

L’histoire de la société marchande : l’époque moderne

Critique du progrès, de l’économie et du sujet

Critique de l’économie tout court

Notes du cinquième chapitre

 

  1. Le fétichisme et l’anthropologie

La valeur comme projection

Le don au lieu de la valeur

A cheval volé

Notes du sixième chapitre

 

  1. De quelques faux amis

Critique du néolibéralisme ou critique du capitalisme ?

Donner vaut-il mieux que vendre ?

La dernière mascarade du marxisme traditionnel

Sortir de la société de la marchandise

Notes du septième chapitre

 

Bibliographie

Collection : La Découverte Poche / Sciences humaines et sociales n°475
Parution : septembre 2017
ISBN : 9782707197061
Nb de pages : 350
Dimensions : 125 * 190 mm
ISBN numérique : 9782707197870
Format : EPUB
Tag(s) : #Rencontres autour de la critique de la valeur
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