Robert Kurz
Le Livre noir du capitalisme. Un adieu à la société marchande.
(Schwarzbuch kapitalismus. Ein Abgesang auf die Markwirtschaft)
En 1999 cette grande histoire critique du capitalisme, Le Livre noir du capitalisme, fut, en dépit de ses 816 pages, un best-seller en Allemagne (L'hebdomadaire Die Zeit publiait deux comptes rendus contradictoires dont l'un indiquait le Livre noir comme la « publication la plus importante des dix dernières années »). En France, le philosophe marxiste Jean-Marie Vincent dans Un autre Marx (Page deux, 2001) et André Gorz ont salué cette parution.
Le livre de Kurz ne tente même pas d'énumérer les crimes du capitalisme, l'auteur pense que même 100 épais volumes ne suffiraient pas [1]. Au lieu de cela, cet ouvrage est une histoire critique radicale de la modernisation depuis le XVIIIe siècle, et notamment des trois grandes révolutions industrielles, de la légitimation des conséquences sociales du capitalisme, du mouvement ouvrier ancré dans la modernisation bourgeoise, et des crises qui peuvent être considérées comme endémiques dans le système capitaliste. Une reconstruction économique et socio-historique du capitalisme décrite comme servant à mettre les crimes du communisme dans « l'ombre de ceux du capitalisme ».
PDF intégral de l'édition allemande
Interview on The Black Book of Capitalism (Robert Kurz)
Sommaire et indications sur l’ouvrage de Robert Kurz :
Caractéristiques de l’ouvrage :
- 816 pages
- Date de parution : 1999
- Editeurs: Eichborn, Ullstein (version poche)
- Réédition en poche
- Vendus : 18 000 juste par Eichborn (avant 2009), et plus de 25 000 exemplaires avec l'édition Ullstein.
- Réédition 2009 chez Eichborn avec une préface inédite de Robert Kurz datée de 2009 (830 pages)
- Traductions de l’ouvrage : Japon, Chine, Royaume-uni/Etats-Unis (traduction non encore publiée), Italie (traduction en cours, non encore publiée)
4ème de couverture du Livre noir du capitalisme chez Eichhorn :
Il ne peut plus y avoir qu’une seule expérience à mener : le dépassement de l’économie de marché au-delà des vieilles idées du socialisme étatique. Alors pourra débuter une autre Histoire.
Le niveau de vie baisse dans de larges pans de la population mondiale, le chômage augmente, la transition vers la société des services s’avère une illusion. L’économie de marché ne s’en sort plus face à ses propres hausses de productivité : automatisation et globalisation.
En analysant les trois grandes révolutions industrielles, Robert Kurz démontre pour quelles raisons la dynamique de croissance des deux derniers siècles s’éteint nécessairement et pourquoi le système actuel du « travail », du revenu monétaire et de la consommation de marchandises n’est plus à sauver.
Table des matières :
Prologue
1. Modernisation et misère de masse
L’économie de marché appauvrit
Misère et révoltes des tisserands
L'émergence du marché mondial dans le contexte de l’absolutisme
2. La sombre utopie de la concurrence totale
Une société de monstres
Des vices privés comme bénéfices publics
La femme comme chienne de l’homme (paru dans Illusio, n. 4/5, 2007)
La main invisible
Le plus grand bonheur pour le plus grand nombre
La mutinerie du Bounty
3. L’histoire de la première révolution industrielle
La Raison de l’économie entrepreneuriale
Les moulins sataniques
Briseurs de machines
La loi malthusienne : Disparaissez de la terre !
Émancipation sociale ou révolution nationaliste bourgeoise ?
Le catéchisme social-démocrate du libéralisme
Libre-échange et nationalisme de rattrapage
La loi de l’équilibre et le système "boule-de-neige" industriel
4. Le système des Empires nationaux
L'État comme figure paternelle
Le mensonge fondateur et la Grande Dépression
La loi de l'accroissement de l’activité étatique
Absolutisme socialiste
Croiseurs, cuirassés et nationalisme de pillage
Les bananes du prolétariat
5. La biologisation de la société mondiale
La lutte pour l’existence
Elevage humain et eugénisme
Lutte des races et conspiration mondiale
La communauté généalogique allemande
Le socialisme des vertébrés supérieurs
6. L’histoire de la deuxième révolution industrielle
La catastrophe originelle du XXème siècle
Henry Ford et la naissance de la société automobile
La rationalisation de l’Homme
Crise économique mondiale
Dictatures et « guerre des mondes »
Etat-Travail et Socialisme-National
Le rêve perdu et la fureur capitaliste
L’usine négative d’Auschwitz
Creuser des trous et construire des pyramides, la révolution keynésienne
7. Le système des démocraties totalitaires du marché mondial
Ruines flambant neuves
Le marché totalitaire
Mobilisation totale
Le capitalisme totalitaire des loisirs
La démocratie totalitaire
Le bref été du miracle économique
Destruction du monde et crise de la conscience
8. L’histoire de la troisième révolution industrielle
Les visions de l’automatisation
Rationalisation : faire l’économie de l’homme
Le retrait de l’Etat
La dernière croisade du libéralisme
La nouvelle paupérisation de masse
Le mirage de la société des services
Capitalisme de casino : l’argent perd son emploi
La fin de l’économie nationale
Les démons se réveillent
Epilogue
L'édition chinoise du Livre noir du capitalisme de Robert Kurz parue en 2003 (902 pages) :