Ci-dessous le programme de la prochaine rencontre à Paris autour de la « Neue Wertkritik », les 14, 15 et 16 mai prochains. Le nombre de places étant limité merci de nous contacter pour de plus amples informations si vous souhaitiez participer à ces rencontres. Contact : palimpsao(arobaseu)orange.fr
Une soirée publique est organisée le vendredi 15 mai : « Critique de la finance, critique du néo-libéralisme ou critique du capitalisme ? », causerie avec Anselm Jappe et alii. Lieu : Péniche Adelaïde, 46 quais de Loire sur le bassin de la Villette, Paris 19 e arrondissement (Métro Jaurès ou Laumière). Débat à 20 h / Repas collectif à 21h15.
En PDF : Voir le programme
7ème Rencontres autour
de la critique de la valeur
- PARIS -
14, 15 et 16 mai 2015
Programme
Jeudi 14 mai : De la théorie de la crise… à l’analyse quotidienne de la crise ?
- 14h-18h : Théorie de la crise : discussion collective autour de La Grande dévalorisation de Lohoff et Trenkle (Post-éditions, 2014).
Vendredi 15 mai : Idéologies de crise et résistance dans le capitalisme contemporain
- 9 h-13h : « Le vide du sujet contemporain à l’âge du capitalisme : A propos des thèses de Götz Eisenberg » par Gérard Briche
Présentation : Les événements récents donnent à cette proposition de présenter les réflexions de Götz Eisenberg une actualité que j'aurais en définitive préféré ne pas avoir. J'ai relu l'ouvrage déjà ancien de cet auteur sur Les enfants du froid, et je constate à quel point il est cohérent avec les analyses de la Critique de la valeur. Je propose d'étoffer mon exposé, d'une part avec des éléments tirés de Peter Brückner, qui est en quelque sorte l'aîné intellectuel de Götz Eisenberg, et aussi avec des éléments empruntés à Melanie Klein et à l'analyse par les psychiatres de ce qu'on appelle le syndrome bi-polaire. Un petit historique du terme « Amok » ne serait sans doute pas non plus de trop. Götz Eisenberg vient de faire paraître Zwischen Amok und Alzheimer. Zur Sozialpsychologie des entfesselten Kapitalismus.
Discussion collective sur les évènements de janvier 2015 : discussion collective sur l’idéologie de crise islamiste, l’Amok et la pulsion de mort moderne.
Support : Norbert Trenkle, « Pourquoi l’islamisme ne peut pas être expliqué à partir de la religion » (traduction par Paul Braun ; original « Gottverdammt moderne.Warum der Islamismus nicht aus der Religion erklärt werden kann », 2015)
Voir aussi le dossier d'articles publié sur la question par le site Krisis : « Zur Kritik des Islamismus und des westlichen Kulturkämpfertums » (janvier 2015) avec des textes de Julian Bierwirth, Ernst Lohoff, Karl-Heinz Lewed et Norbert Trenkle.
- 14h-16h : « La théorisation du nazisme dans le Schwarzbuch Kapitalismus de Kurz : biologisation du social, idéologie et racisme », par Anselm Jappe.
Support : notamment le chapitre 5 « Die Biologisierung der Weltgesellschaft » dans Robert Kurz, Schwarzbuch Kapitalismus. Ein Abgesang auf die Marktwirtschaft (Eichborn, 1999, réédition 2009, pp. 293-349)
- 16h-18h : « Lutte, anticipation, nouveaux fétichismes. Trois perspectives de résistance au capitalisme », par Denis Durepaire et Thomas Fourmond.
Présentation : Face au joug quotidien de l'économie et de ses crises, la question du « que faire ? » se pose de façon très diverse. Et c'est le rôle d'un texte comme celui-ci de se faire l'écho, en les amplifiant, des perspectives d'actions autour desquelles un grand nombre de gens s'agrègent aujourd'hui, ou tentent de le faire. Ces perspectives sont envisagées comme irréconciliables par leurs protagonistes. Pour autant, notre propos n'est pas de dessiner une « convergence des luttes », puisque la lutte elle-même n'est qu'une perspective parmi les autres. Il n'a pas non plus pour but de dessiner un système politique ou philosophique. Il est plutôt un état des lieux de là où nous en sommes, de ce qui se dit, de contradictions entre des points de vue qui s'ignorent. Nous voudrions nous situer dans un champ d'action plus vaste qui est celui qui nous est donné, tout en reconnaissant nos limites, nos particularités, qui tiennent à ces trois perspectives.
Samedi 16 mai : Une contre histoire de la naissance du capitalisme en Europe (XIVe-XVIIIe siècles)
- 9h-12h : « Modèles historiques de la transition du féodalisme au capitalisme », par Jérôme Baschet.
- 12-13h : « Le concept de ‘‘forme niche’’ et l’individualisme méthodologique. Présentation du chapitre 3 dans Dinheiro sem valor de Robert Kurz (Antigona, 2014) », par Clément Homs.
- 14h-15h : « De l’argent qui n’est pas encore de l’argent. Présentation du chapitre 5 dans Dinheiro sem valor de Robert Kurz (Antigona, 2014) », par Clément Homs.
- 15h-18h : « De l’Ancien Régime des physiocrates aux Cent-Jours. L'émergence du capitalisme français (1774-1815) ? », par Armel Campagne.
Présentation : L’Ancien Régime n’était guère capitaliste. Appropriation monarchico-féodale du (sur)labeur paysan, rapports de production non-déterminés « objectivement » et contraints structurellement ; rentes « démographiques » non-capitalistes, barrières internes, douanes intérieures, non-libéralisation commerciale, droits d’usages, communaux, marchés fragmentés, monopoles royaux, corporations, artisanat précapitaliste, « industries d’Ancien Régime » de luxe et/ou d’exportation… Autant d’indices d’une « synthèse sociale » (Sohn-Rethel) non-capitaliste. La crise financière de l’Ancien Régime, néanmoins, conduit une « secte d’économistes » (Voltaire) s’intitulant physiocrates, régulièrement au pouvoir sous Louis XVI, à promouvoir l’importation du « modèle anglais » des rapports de production agro-commerciaux (capitalistes, en l’occurrence), avec "au programme" des enclosures massives, une concentration foncière au profit de « capitalistes agraires », l’abolition des droits d’usages paysans... ; ainsi que l’abolition des barrières internes, douanes intérieures, régulations commerciales (entraînant même, une fois appliquée, une « guerre des farines » en 1775 !), monopoles royaux, corporations… L’ensemble devant être imposé d’une main de fer sous l’égide d’un absolutisme royal devenu « despotisme éclairé ». La révolution française réalise, sous l’égide d’une centralisation étatique « absolutiste » enfin réalisée, une partie importante du programme « proto-capitaliste » des physiocrates (interdisant, de plus, grèves, syndicats et autres résistances), tandis que Napoléon « l’exporte » militairement dans l'Europe entière... S’agit-il de l’émergence du capitalisme français proprement dite, ou plutôt du début d’un processus (incertain, violent, non-nécessaire) d’émergence du capitalisme français ?